Découverte des « passages couverts » de Paris

 

Il est 8 heures du matin, ce samedi 6 juillet 2009, quand le groupe des 13 Amivaliens inscrits (deux autres s’y joindront à Paris) quitte la salle des pas perdus de la gare de Rouen pour monter dans le train qui attend à quai. Tout va bien jusqu’au premier arrêt à Oissel où le contrôleur fait part aux voyageurs d’un problème technique qui va entraîner un retard du convoi (les usagers réguliers de la ligne sont hélas habitués à ce genre d’annonce !!). C’est donc avec un retard certain que le périple commence à partir de la gare Saint Lazare. Un petit détour par le « Passage du Havre », modernisé à l’extrême, nous donne une image des « Passages » qui n’a plus rien à voir avec ce qu’étaient ces lieux à l’origine, c'est-à-dire dans la première moitié du XIX°! Nous prenons le métro à la station « Havre Caumartin » et retrouvons l’air libre à « Château d’eau » sur le boulevard de Strasbourg dans le dixième arrondissement. Une pluie fine et persistante est malheureusement au rendez-vous et nous oblige à gagner rapidement le « Passage Brady » (1828) où je donne les premières explications. Large de 30 mètres, le boulevard appelé « de Strasbourg » au nord et « de Sébastopol » au sud a été percé sous le second Empire par le baron Haussmann pour (officiellement !) créer une liaison Nord-Sud commode. Cela n’a pas été sans conséquence pour la plupart des passages couverts de l’est des dixième et deuxième arrondissements, tous orientés Ouest-Est et qui se sont vus de ce fait coupés littéralement en deux par cette opération.

Musset parlait déjà des « Grandes Indes » en évoquant le passage Brady. Rien n’a changé, les parfums d’Orient sont toujours au rendez-vous et l’exotisme y règne en maître! Nous empruntons la rue du faubourg Saint Denis en délaissant le passage de l’industrie, sans intérêt particulier. Nous parcourons en revanche le passage du « Prado » (1785), avec sa rotonde et son renvoi à angle droit, dont la décoration surannée attire notre attention (voutes en fonte ornées de miroirs). C’est le repaire des coiffeurs, mais le mauvais temps ne nous incite guère à nous faire refaire les boucles !! Nous débouchons sur les boulevards, boulevard Saint Denis pour ce secteur, et la présence d’un édifice monumental de 25 mètres de haut qui barre l’horizon à l’ouest, nous invite à nous en approcher malgré la pluie qui ne faiblit pas. L’inscription « LUDOVICO MAGNO » au Fronton et l’année de construction en chiffres romains, MDCLXXII, nous donne rapidement les clés. Il s’agit là de la porte Saint Denis, dont le bastion édifié par Charles V dans un souci de défense de la ville de Paris a été rasé par le Roi Soleil et remplacé par un arc de triomphe à la gloire de ses succès militaires dans l’Est et dans le Nord de la France. L’achat par Patrick d’ un parapluie à Dominique ne fait pas faiblir la pluie qui continue à nous accompagner quand nous entrons dans le Paris du Moyen-âge, rue « Saint Denis ». Nous ne tardons pas à nous apercevoir qu’il s’agit d’une rue « chaude » de la capitale, tant le poids du tissu recouvrant le corps des nombreuses créatures présentes dans les renfoncements des portes est dérisoire au regard de celui qu’un minimum de confort imposerait en cette journée si frisquette !! Nous prenons brusquement conscience du fait que le temps tourne et qu’il va nous être très difficile d’honorer notre rendez-vous du Palais Royal fixé à 11h30. Nous accélérons donc le pas, notons la présence à l’est de nombreux autres passages (Lemoine, Ponceau …) dont beaucoup sont désormais privés … et fermés ! Le célèbre et long « passage du Caire » (1798), orné à son autre extrémité de représentations de la déesse égyptienne « Athor », ainsi nommé pour honorer le souvenir de la « Victoire des Pyramides » de Bonaparte en 1798 ne nous ouvre pas ses portes qui demeurent closes au weekend. Ses nombreuses boutiques sont fréquentées par des professionnels du prêt-à-porter. N’oublions pas que nous sommes dans le « Sentier » !



Le « Passage de la Trinité », non couvert, nous donne accès à la rue de Palestro qui nous conduit au magnifique porche d’entrée, classé monument historique (caryatides représentant le commerce et l’industrie), du Passage du Bourg-l’Abbé. Le seul ébéniste encore en activité dans ce lieu nous voit passer très rapidement mais nous pouvons toutefois remarquer un net progrès dans la qualité de la décoration (nous nous rapprochons du centre historique !). De l’autre côté de la rue Saint Denis, nous apercevons l’entrée du prestigieux « Passage du Grand Cerf », considéré comme le plus élégant de la capitale avec sa hauteur impressionnante et ses boutiques parées de verre et de bois. Notre retard sur l’horaire nous empêche de le parcourir.


Direction « Les Halles » maintenant. La rue de « La grande truanderie » (n’oublions pas que nous ne sommes pas loin de la cour des Miracles !!) nous conduit au flanc est du forum des Halles que nous contournons en empruntant la rue Berger au sud. Juste le temps de jeter un coup d’œil sur la « Fontaine des Innocents » (vestige d’une époque où tout l’espace qui allait devenir le « ventre de Paris » était occupé par un vaste cimetière-charnier, à l’image de notre Aître Saint-Maclou rouennais, où on enterrait pratiquement tous les morts de la capitale et dont Louis XVI avait ordonné la désaffectation en 1783 pour des raisons de salubrité publique). Après l achat « au vol » par Françoise d’une écharpe pour mieux endurer la fraîcheur, nous nous arrêtons un instant au pied de la colonne astrologique de Catherine de Médicis datant de la fin du XVI°, seul édifice du lieu, avec l’imposante église Saint Eustache, à avoir traversé les siècles sans dommage. Nous décrivons un demi-cercle autour de la « Bourse du Commerce », édifice original de forme circulaire ayant succédé à la Halle au blé de 1763 et nous nous engouffrons dans la « Galerie Véro-Dodat », du nom des deux charcutiers ayant investi en 1826 dans ce passage prometteur ! Nous n’avons que le temps de jeter un regard fugace sur la décoration soignée du lieu : les peintures « Empire » du plafond, les ornements de fonte, les miroirs, les globes en cristal et le sol pavé de marbre. Pas le temps en revanche d’évoquer les caricatures de Daumier représentant le visage du roi Louis Philippe en forme de poire affichées dans la vitrine de l’ancienne librairie Aubert.

Nous sommes à deux pas du Palais Royal où nous arrivons avec 15 minutes de retard. La guide conférencière commandée n’est pas là et nous devrons attendre 20 bonnes minutes dans les galeries de ce palais avant de voir arriver une jeune femme qui nous prie de l’excuser en invoquant un problème de planning des visites (cette visite gratuite avait été commandée deux mois plus tôt et confirmée deux jours avant par mes soins !!). Nous ne regretterons pas notre attente car la conférencière est très compétente et pleine d’humour en face de son auditoire composé principalement d’enseignants !! Le Palais Royal revêt une importance considérable dans le thème de la journée. C’est en effet de là qu’est partie la vogue considérable des passages couverts qui se sont multipliés dans le centre de Paris, rive droite, de la révolution jusqu’au Second Empire. Le maître des lieux à l’époque de la révolution, Philippe III d’Orléans (1747-1793), personnage très endetté, plus connu sous le nom de « Philippe Egalité », avait imaginé en effet de transformer son domaine, reçu par « la Maison d’Orléans » des mains de Louis XIV en « apanage », en lieu de rapport. Pour ce faire, il fit tracer par le grand architecte Victor Louis, à qui nous devons le théâtre voisin de la Comédie Française et avant ce dernier le Grand Théâtre de Bordeaux, trois rues dans les vastes jardins existants auxquelles il attribua les noms de ses fils : Valois, Beaujolais et Montpensier. Puis il lui fit construire entre les rues et le jardin un gigantesque bâtiment en « U » comportant 2 fois 90 logements (les bas-reliefs sculptés entre les pilastres corinthiens sont tous différents mais symétriques deux à deux par rapport à l’axe longitudinal du jardin!). Il installa des boutiques de luxe dans les galeries du rez-de-chaussée, fit aménager dans une aile le « Théatre du Palais Royal » et fit édifier les célèbres « Galeries de bois du Palais Royal » ainsi que la « Galerie Vitrée ». Suite à un incendie, elles seront remplacées par la « Galerie d’Orléans », abritée par une gigantesque verrière. Le succès fut immédiat et la formule copiée dans l’Europe entière.

On ne le sait pas toujours, mais c’est de ce Palais, lieu où la police n’avait pas droit de séjour, du café de Foy très précisément, que Camille Desmoulins harangua la foule réunie dans les jardins du Palais-Royal le 12 juillet 1789 après le renvoi de Necker en arborant une feuille de tilleul du jardin en guise de cocarde. On connaît la suite … !

Le Palais Royal ne peut malheureusement pas nous livrer tous ses secrets : les colonnes de Buren, en cours de restauration, se cachent derrière une palissade provisoire. En revanche, la sculpture de sphères de Pol Bury est bien visible ainsi que l’exposition itinérante sur les vingt ans de la chute du Mur de Berlin.

Le temps s’améliore nettement heureusement et nous pouvons donc organiser notre pique-nique sur les bancs du jardin, à proximité du célèbre « canon-chronomètre », en compagnie de jeunes filles joyeuses qui « enterrent une vie de fille ». Nous quittons ce lieu magnifique en jetant un dernier regard à la plaque qui évoque le souvenir de « Colette ». Elle habitait là et avouait une véritable passion pour les passages couverts voisins. Les vessies implorant grâce en raison des longues heures écoulées depuis l’arrivée à Paris, nous nous mettons en quête d’un estaminet pas trop chic qui pourra accueillir notre groupe. Nous dénichons rue Richelieu (Constructeur du Palais Royal) un café italien qui va nous servir des boissons chaudes fort bonnes … et pas chères du tout ainsi que des toilettes … qui ne vont pas désemplir !!

Une fois requinqués, nous abordons le second volet de la découverte des passages couverts, mais cette fois sans la précipitation du matin car nous avons renoncé au projet de nous rendre rive gauche au cimetière du Montparnasse puis au Palais du Luxembourg. Nous pénétrons dans la galerie Colbert (1826) après une fouille systématique de nos sacs. Le nom de Colbert est dû aux hôtels particuliers qui ont été abattus pour l’aménager et qui appartenaient au ministre de Louis XIV et à sa famille. Le grand luxe de cette galerie restaurée telle qu’à l’origine et ré-ouverte en 1986, propriété de la Bibliothèque Nationale toute proche, nous subjugue. Nous admirons la rotonde de l’architecte J. Billaud, permettant de joindre les deux allées se coupant à angle droit, première du genre et beaucoup imitée par la suite. Au centre de celle-ci, j’évoque le fameux candélabre en bronze aujourd’hui disparu, portant une couronne de sept globes de cristal éclairés au gaz, surnommé « le cocotier lumineux », qui servait de lieu de rendez-vous aux amoureux et en particulier aux « lingères ». Malgré son luxe et les efforts déployés par les commerçants du lieu, la galerie a toujours été supplantée par sa voisine, la galerie Vivienne (1826, du nom de la famille Vivien, grande famille bourgeoise parisienne).

Nous parcourons quelques mètres dans la rue Vivienne (« il y a plus d’argent dans la rue Vivienne que dans tout le reste de la ville ; c’est la poche de la capitale » dit un chroniqueur de l’époque !) et nous voilà dans la galerie du même nom. Avec ses 70 boutiques, elle est demeurée avec le passage des Panoramas le passage le plus fréquenté de Paris. L’éviction des prostituées et la fermeture des maisons de jeux au Palais Royal, ordonnée par Louis Philippe, n’est certainement pas étrangère à ce succès. Comme tous les autres passages, la galerie a connu un certain déclin sous le Second Empire dû en partie à l’ouverture des Grands Magasins et à l’amélioration des déplacements dans Paris grâce aux travaux d’Hausmann, mais aussi au fait que le luxe se déplaça à cette époque vers le nouveau quartier des Champs-Elysées. Quoi qu’il en soit, cette galerie connaît toujours un grand succès et demeure un haut-lieu de la haute couture; en témoignent les défilés organisés par Jean Paul Gautier, Yuki Tori, Kenzo et les nombreux films publicitaires qu’on y tourne toujours. Evoquons enfin le bagnard-policier Vidocq (Vautrin chez Balzac) qui habitait dans un immeuble à l’extrémité de cette galerie et avait l’habitude de se « volatiliser » quand une menace se précisait ! On a parlé de la présence d’un souterrain permettant de rejoindre les jardins du Palais Royal voisin ?

Nous marchons maintenant plein ouest dans la rue des Petits Champs pour atteindre l’entrée vitrée du passage le plus long de Paris : le passage Choiseul (1827), du nom d’un grand ministre de Louis XV. Dès l’entrée, Gérald et Silva se font harponner par l’organisateur d’une exposition de produits d’artisanat d’art. Nous les suivons et ne le regretterons pas. Les exposants font preuve dans leurs œuvres de beaucoup d’originalité et de bon goût. Silva en ressort avec sa « fête des mères » !!

Ce passage est une véritable rue intérieure, bordée de façades toutes identiques. Céline a vécu là enfant, ses parents étaient commerçants dans le passage. Il en trace un portrait assez détestable dans « Voyage au bout de la nuit » et « Mort à crédit » où il parle du « Passage des bérézinas ». Verlaine en revanche évoque « les oranges, parchemins rares … et les gantières ». Le passage, très à la mode au XIX et rendez-vous des dandys, se distinguait en effet par son offre exceptionnelle en fruits exotiques et en … cigares !! La littérature n’était pas en reste : Alphonse Lemerre, éditeur de Verlaine et des Parnassiens en général, y tenait une librairie aux numéros 27 à 31. Le passage servait en outre de déambulatoire au tout nouveau et tout proche théâtre Royal de l’Opéra Comique inauguré en 1829. On dit qu’un souterrain secret reliait les deux endroits et que Louis Philippe l’utilisait souvent par peur des attentats au sortir des spectacles. Mais c’est un autre théâtre que nous découvrons à l’extrémité nord : Les Bouffes-Parisiens (avant-dernier directeur : JC Brialy). Ce théâtre est indissociable du nom de Jacques Offenbach. C’est lui, alors chef d’orchestre à la Comédie Française, qui se fit attribuer l’ancienne salle du théâtre d’enfants de M. Comte. Il l’inaugura le 29 décembre 1855, année de la première Exposition Universelle, avec la représentation de la « chinoiserie musicale» en un acte : « Ba-ta-clan ». Le succès fut immédiat et une grande carrière commença … ! Après avoir contemplé l’imposante vitrine du magasin Lavrut, fournisseur de tous les articles nécessaires aux peintres et dessinateurs parisiens, nous nous retrouvons sous le porche originel de l’hôtel Gesvres qui constitue l’entrée nord du passage et débouche dans la rue de Choiseul.

Nous marchons maintenant en direction du nord-est, longeons la place de la Bourse en passant devant le palais Brongniart (1825), longtemps siège de la fameuse « corbeille » et atteignons le « passage des Panoramas » (1799).

Il s’agit là d’une des premières galeries, avec les « Galeries de bois du palais Royal » évoquées plus haut. Sa fréquentation sera considérable pour plusieurs raisons : La rue Vivienne ne débouchait pas encore sur le boulevard Montmartre où se concentraient les lieux de plaisir, dont les deux rotondes des « Panoramas » de M. Thayer qui encadraient justement la sortie nord du passage et lui donnèrent leur nom ! Les Parisiens empruntaient donc tout naturellement ce passage qui leur permettait d’échapper à la boue, aux immondices, aux encombrements et aux dangers que représentait la circulation des voitures à cheval dans Paris. En outre, les mesures prises par Louis Philippe pour chasser la prostitution et les tripots du Palais Royal déplacèrent joueurs, flâneurs et prostituées dans ces parages. Un autre lieu de plaisir contribua au succès du passage : la construction en 1807 du théâtre des Variétés, tellement lié au passage que la sortie des Artistes en fait partie et que ce lieu fait office de déambulatoire pour la salle. Ce théâtre, créé « à la campagne » pour recevoir  la troupe de « La Montansier », chassée du théâtre du Palais Royal où on l’accusait de « vider » la Comédie Française voisine, connut un succès immédiat et se fit une spécialité des vaudevilles et des opéras-bouffes. J. Offenbach y créa « la Belle Hélène » et la « Duchesse de Gerolstein » et chaque fois, le monde entier accourut pour admirer Hortense Schneider dans le rôle-titre. Le Directeur actuel en est JP Belmondo. Nous sommes maintenant sur le boulevard Montmartre, à l’endroit où s’élevaient les fameux « Panoramas » et Gérald va nous lire un passage du « Père Goriot » où Balzac, amusé par la mode d’alors des « machins en rama » va mettre un malin plaisir à faire parler ses personnages en « rama » à la pension Vauquer. Nous ne quitterons pas le passage sans évoquer la boutique du graveur Stern, de renommée internationale, classée « monument historique ».

Il suffit de traverser le boulevard pour entrer dans le passage Jouffroy (1847) venu prolonger, avec le passage Verdeau (1847 également) plus au nord, le passage des Panoramas, mais bien plus tard. Ce passage était très fréquenté par les flâneurs « comme des harengs dans le détroit de la Manche », dira un chroniqueur. Le musée Grévin, du nom du célèbre caricaturiste, copie conforme du musée de madame Tusseau à Londres, s’y installe en 1882. On note la présence de la boutique des frères Segas, avec leur fantastique collection de cannes, le décrochement en « L » du milieu du passage, savamment habillé par des rayonnages en trompe-l’œil ainsi que la rénovation totale intervenue en 1987 avec pose du dallage d’origine.

Le passage Verdeau, du nom, comme le précédent, de l’un des actionnaires de la société qui l’a réalisé, clôt vers le nord la longue enfilade qui débute au passage des Panoramas, ce qui donne une idée du confort que Paris pouvait offrir aux piétons au XIX° siècle, quand ces passages fleurissaient dans la capitale. Le passage Verdeau n’a cependant pas connu la vogue de ses homologues du sud. Il faut dire qu’il ne donnait pas sur un boulevard, ce qui était un handicap pour la fréquentation. La proximité de la salle Drouot a permis cependant au lieu de conserver une certaine animation.

Nous en avons terminé avec notre découverte des passages couverts de la capitale qui nous aura finalement pris toute la journée. En empruntant la rue de Provence, nous regagnons la gare des Normands ! Le train est à quai, il ne nous reste plus qu’à investir deux compartiments (eh oui, comme autrefois !!) de la voiture de queue qui va nous conduire en une heure à notre point de départ !

                                                                                          André Dauriac: 18 juin 2009